N’en déplaise aux grincheux insoumis, le luxe caracole encore et toujours. Les grands du secteur dominé par les Français et les Italiens affichent des progressions qui se rient de l’inflation… et des malheurs du monde ! « La seule chose que je dirais, c'est que le luxe n'est pas un indicateur de l'économie générale », constate avec candeur Jean-Jacques Guiony, directeur financier LVMH s’adressant récemment aux analystes et aux investisseurs. L’irréalité du luxe tient à cette parabole qui illustre l’attrait d’une partie de l’humanité pour l’angélisme jouissif qui chasse les démons de la factualité plombante.
Incontestablement plus planantes, les marques de luxe (ou celles maquillées en marques de luxe) multiplient les shoots de keta-créatifs dont les alchimies attirent des clients et des clientes pour qui une forme d’insouciance est un mode de survie face au marasme. En parlant de mode, face aux marques dures, les marques molles s’étiolent dans le bouillon de l’indifférence, « victimes de l’effet sablier » pour citer l’IFM (Institut Français de la Mode). Les entreprises « fast market » et « real luxury » écrasent le moyen gamme dévitalisé par des consommateurs et des consommatrices qui n’acceptent plus de payer pour des produits tièdes au style inepte (par charité marketing, je ne les cite pas…). Le style du XXIe siècle sera absolu ou ne sera pas.
Nous sommes entrés dans une société de la radicalité et de la démagogie où les idéologies extrêmes empêchent tout débat serein et démocratique, la mode n’a pas d’autres choix que de prendre position pour secouer le vestiaire d’une humanité formidablement résiliente et insouciante…
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Photo : Grazia