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Pompidou, une marque française...

« Pom pom pidou » : les 50 ans de la disparition du Président Georges Pompidou le 2 avril 1974 invite au détournement de ce gimmick glamour chanté par Marylin Monroe. Il n’y a aucun lien entre ces deux personnalités, si ce n’est la petite musique d’époques plus ou moins proches qui charrient une douce nostalgie. J’étais beaucoup trop jeune pour avoir en mémoire la vie française sous Pompidou dont la présidence suscite aujourd’hui des commentaires louangeurs et les rappels d’une histoire de France pleine d’ardeur et de modernité, d’audace et de témérité, de prospérité économique et d’apaisement social après mai 68.

Dans le sillage de Charles de Gaulle dont il fut le directeur de cabinet avant d’être Premier ministre, il a incarné l’énergie d’un chef d’État, qui n’est pas un job comme un autre mais une mission quasi-divine limitée dans le temps, exigeant esprit visionnaire, volonté de progrès et sens de l’action. Des qualités dont il ne manquait pas pour transformer le pays, le sortir de la politique politicienne qui accablait l’ère de Gaulle. Homme de culture agrégé de lettres, Georges Pompidou ne se gargarisait pas du passé, il écrivait l’avenir de la France avec ce qui la caractérise le mieux : un esprit frondeur, un dessein universel, le courage d’aller de l’avant, à l’image du centre national pluriculturel de la création contemporaine des XXe et XXIe siècles qu’il a voulu au centre de Paris. Le Centre Pompidou dont l’architecture a heurté les grincheux cerbères de la culture cultureuse, est devenu un espace ouvert sur le monde et les publics dont le succès a été patent : initialement prévu pour recevoir 5 000 visiteurs par jour, il en accueille quatre fois plus.

Georges Pompidou ne se laissait pas démonter par la presse inféodée à la gauche et par l’intelligentsia rancie des dîners en ville, face à une France jugée ingouvernable par de Gaulle, il avait une conduite déterminée : « être dans l’époque, l’exigence de la performance et des résultats, l’obsession de l’exécution des choses, la perception humaine des réformes. Pompidou disait peu et faisait beaucoup, il s’adressait à des adultes, parlait de façon précise et directe, avec franchise mais sans condescendance. Solide et pragmatique dans l’action, il est le chef d’État qui, avant et plus que tout autre, a perçu la crise de la civilisation de la postmodernité. » Je cite David Lisnard interviewé hier par Le Figaro pour la sortie du livre « Les Leçons de Pompidou », coécrit avec Christophe Tardieu (Éditions de l’Observatoire). 

À l’opposé de ces successeurs, bateleurs infantilisants et condescendants de cette France régalienne qui prend l’eau de toutes parts et qui ont dénaturé la marque France dégradée au point de devenir un drapeau sans couleurs dans un magasin de dégriffés.

#pompidou #france #culture #furur #avenir

Photo : DC/IA Bing

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