Fais pas ci, fais pa ça

Mon dernier post sur « l’éco-irresponsabilité » a suscité des réactions dont certaines n’ont pas manqué de me cataloguer d’anti écolo, ce qui est un peu court. Comme la plupart de mes contemporains, j’ai conscience des problèmes sérieux que vit notre planète et par ricochet notre humanité. La COP28, qui a déployé son barnum à Dubaï (EAU) a déjà acté la montée en température, reste aux 100 000 participants présents d’apporter des solutions, voire un début de réponses au réchauffement climatique. Mais gare aux coups de chaleur médiatiques, l’écologie est un sujet trop sérieux pour le laisser aux mains des récupérateurs politiques qui veulent se poser en grand Thimonnier de la transition écologique. Parmi ce creuset sans fond de moralistes rengorgés, les yakafokons de l’écologie directive font désormais jeu égal avec les Fais pas ci, fais pas ça de la décroissance bilieuse. Et c’est bien cela que je dénonce. Et je ne suis pas le seul. Dans Le Figaro d’hier, Nicolas Baverez met en garde les politiciens hors-sol et les biens pensants contre la montée d’une contre-révolution écologique qui mobilise des citoyens qui ne veulent pas être pris en étaux entre une planification intenable et une précarité déjà en germe.

« Tous se dressent contre la stratégie de décroissance qui aboutit, dans la plus parfaite opacité, à faire exploser les prix de l’alimentation et de l’énergie, à créer une pénurie de logements, à réduire de manière autoritaire la mobilité, à générer une bureaucratie tentaculaire qui s’arroge le droit de régler et de contrôler dans le moindre détail la vie des entreprises et des citoyens », écrit Nicolas Baverez avec justesse.

Les démocraties doivent bien évaluer l’ascension d’un populisme affiché au grand jour qui tend l’oreille pour bien entendre les grognements des citoyens contre la rhétorique d’une écologie autocratique. Évidemment qu’il faut repenser notre société sur productive et l’engager dans la transition écologique, mais elle doit faire la jonction entre les citoyens — tous les citoyens ! — et leur acceptation à participer au changement sans les condamner, sans les diffamer, sans les montrer du doigt. Je suis optimiste par nature, mais je crains hélas que ce soit peine perdue, tant l’écologie radicale a pris l’ascendant sur l’écologie raisonnée. Psalmodions ce proverbe arabe en levant les yeux au ciel : les chiens aboient, la caravane passe…

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Photo : IA/DC