Le saviez-vous ? Peut-être, mais dans le doute, je vous le rappelle. Ainsi, la France a remporté 6 fois la Coupe du Monde de la Pâtisserie, événement bisannuel lyonnais et mondial créé en 1989 (prochain rendez-vous l’année prochaine) ; les Japonais l’ont gagné deux fois, les Belges, les Italiens, et les Américains une fois.
Ce succès hexagonal n’est pas franchement surprenant dans le pays natif de la gastronomie. Mais vous me direz qu’on peut être un grand chef et un piètre pâtissier, ne mélangeons pas les spatules. Pour autant, si notre pays recèle pléthore de maîtres queux, il est aussi le tremplin gourmand de maîtres pâtissiers.
La liste est longue de ces compositeurs de saveurs sucrées : Pierre Hermé, Christophe Felder, Laurent Jeannin au Bristol, Gilles Marchal à la Maison du Chocolat, Christophe Adam chez Fauchon, Hugues Pouget, Christophe Roussel, Frédéric Bau, Jean-Paul Hévin, Philippe Conticini… Ces talents font honneur et écho aux « anciens », les Gaston Lenôtre, Charles Dalloyau, Yves Thuriès, Gabriel Paillason, Lucien Peltier…
Par rapport à leurs devanciers, les maîtres pâtissiers d’aujourd’hui médiatisés à outrance ont peut-être le « défaut » de travailler avant tout sur la photogénie de leurs créations (qui n’empêche pas leur succulence), sans véritablement innover. Ils créent des saveurs et des appareils iconoclastes mais ne réinventent pas la pâtisserie, ils assemblent les textures et les couleurs pour flatter l’œil et la communication sans oser vraiment chahuter les palais. J’en veux pour preuve les exercices abracadabrantesques autour de la bûche de Noël pas toujours convaincants : ça tape dans l’œil, moins sur la lippe…
Encore une fois ne gâtons pas notre plaisir à goûter des gâteaux, si l’appareil est parfois loin du sucre (pour cause d’obésité et d’obsession light) et proche d’un exotisme de pacotille, il est toujours agréable de planter sa fourchette dans la mousse pour mettre un point final à un repas de Noël gargantuesque.
Pour ma part, je ne crache pas dans l’assiette loin s’en faut, mais je préfère des rillettes d’oie et les rillons de porc à une bûche au chocolat noir ou un roulé à la vanille de Madagascar… Alors, à quand une Coupe du Monde de la Charcuterie ? Avis aux amateurs.
Photos : D.R.