Depuis quelques années, nous sommes entrés dans une époque d’incertitude, notre société de consommation poussive se cherche de nouveaux paradigmes, des pans entiers de l’économie perclus de conservatismes et de rentes sont bousculés par des acteurs rendus très offensifs grâce aux nouvelles technologies (pas si nouvelles soit dit en passant…). Nos attitudes de consommation rendues plus flexibles et plus exigeantes, font dégringoler des groupes mondiaux de leur piédestal et pas seulement par la magie du digital, aussi par une prise de conscience que nos excès nous tuent.
Comme souvent, comme toujours, les Etats-Unis sont à l’avant-poste d’une révolution en marche. Face au fléau de l’obésité et du diabète, les Américains comment à réagir et à privilégier des produits plus naturels et à une (relative) maîtrise nutritive. Un changement des réflexes alimentaires qui s’étend lentement et sûrement à une grande partie de la population à un point tel que depuis une dizaine d’années Coca-Cola patine et ne croît que faiblement. Les analystes ne sont guère enthousiastes quant à l’avenir de ce symbole de la consommation baby-boomante qui risque de finir aux oubliettes avec la génération Snapchat.
Mark Ritson, professeur associé de marketing à la Business School de Melbourne, consultant en stratégie de marque et journaliste pour Marketing Week, affirme « qu’il ne fait pas bon être un gros poisson dans une mare de plus en plus petite. » Ajoutant que « le succès indéniable et la domination de Coca-Cola au 20e siècle ont aveuglé le groupe qui n'a pas vu la transformation du marché au 21e siècle ce qui le laisse soudainement vulnérable au changement. Le règne de Coca-Cola à la tête des marques mondiales est fini pour toujours. » Rien que cela ! Et ce n’est pas le dernier slogan mondial de la marque « Taste the feeling », qui fleure bon le marketing à la papa, qui va dynamiser des ventes en capilotade.
Autre secteur qui va connaître un changement majeur, la mobilité avec le développement des voitures autonomes ou voitures robots qui titillent nos sens. Le secteur automobile, qui ne l’a pas forcément vu venir, s’attend à un vrai bouleversement industriel et culturel dans les dix prochaines années : finis les concepts et les gadgets, bonjour les véhicules performants et efficaces. Les « vieux » constructeurs — Ford, GM, BMW, Mercedes…— se remuent les méninges pour ne pas être dépassés par une nouvelle concurrence attractive : Apple, Google, Tesla, Baidu, Uber, Faraday Future… entendent séduire des conducteurs qui cherchent à se déplacer sans les contraintes de la conduite : la génération Snapchat préfère pianoter en effet sur son smartphone que tenir un volant. Mais les baby-boomers aussi qui y voient un gage de liberté et d'indépendance. Le cycle de vie des produits s’accélère et intègre des changements qui frisottent à l'horizon de notre consommation.
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