Les agapes de fin d’année sont souvent un moment de communion (hélas ! détourné par l’hystérie marchande…) qui devrait nous plonger dans une analyse à la fois psychanalytique du passé et fondatrice de l’avenir. Aidée en cela par la spiritualité d’un point de vue tant ecclésiastique que philosophique. Pour ma part, je suis athée, je ne crois pas en Dieu mais en l’homme, en une humanité libre qui place le progrès au premier plan de sa quête existentielle. Je respecte les croyants de toutes obédiences, tout en étant d’un incurable scepticisme face à des religions aussi peu honnêtes que les idéologies politiques que je conchie. Les grandes religions monothéistes sont en effet gangrénées par des suppôts du pouvoir dont l’objectif est d’imposer le totalitarisme de leurs pensées doctrinaires. Voyez les cathos haineux, les islamistes terroristes, les juifs extrémistes… : pas un ne respecte les préceptes qu’il est censé mettre au profit de l’autre dans la tolérance et la générosité. Les guerres de religion n’ont jamais cessées parce que les religieux sont des politicrates indécents (pléonasme ?), Dieu est l’étendard usurpé de leurs conquêtes, alors qu’il devrait être le fidèle compagnon de leurs quêtes.
Le 22 décembre réunissant son personnel au Saint-Siège, le pape François a lâché une bombe en dénonçant l’incurie de la curie (décidément ce pape m’épate). Dans un discours acéré, il a pointé la liste des maux qui corrompent des prélats gagnés par « l'Alzheimer spirituel », « la fossilisation mentale », « le terrorisme du potin », « la pathologie du pouvoir », « la schizophrénie existentielle », « l'exhibitionnisme mondain », etc., des prélats qui vivent dans des mondes parallèles, des « cercles fermés » où l’Esprit Saint n’a plus sa place. Toujours facétieux et dans l’autodérision, le pape François a moqué la tentation de se croire immortel « quand les cimetières sont pleins de gens qui se croyaient indispensables ». Evidemment, l’audience en robe noire, serrant son fondement et rongeant son frein, a peu apprécié ce coup de boule dans son jeu de quilles.
Etre religieux n’est pas une posture mais un postulat : partager sa foi, aimer son prochain. Le Pape François le rappelle vertement en leur suggérant de travailler pour une seule cause : que Dieu ne soit pas un prétexte à leur existence de prédateur, mais une love brand universelle à disposition de toute l’humanité.