Lu le livre de Jörg Zipprick, "Les dessous peu appétissant de la cuisine moléculaire", paru chez Favre. Une fois refermées les
224 pages, un certain malaise chagrine notre estomac, mais surtout, un doute nous assaille quant à la polémique.
Le journaliste allemand qui a commis cette enquête démontre que cette "gastronomie" de la manipulation chimique portée par l'aura de chefs comme Ferran Adrià ou Heston Blumenthal, serait avant
tout une vaste manipulation marketing. Qui plus est dangereuse.
La batterie de produits chimiques utilisés, mal dosés pourraient avoir des effets désastreux pour la santé. On veut bien le croire, mais des chefs cuisiniers aussi médiatisés peuvent-ils se
permettre d'être des empoisonneurs ? J'en doute.
J'ai eu l'occasion de rencontrer Hervé This lors d'un colloque sur l'agriculture, il ne m'est pas apparu comme un farfelu Dr Jekyll et Mr Hyde, pour mémoire je rappelle que ce physico-chimiste
français, est le créateur avec Nicholas Kurti de cette nouvelle discipline scientifique qui s'appelle "la gastronomie moléculaire". Discipline qui démontre ou démonte les mécanismes moléculaires
des ingrédients pour reconstruire des plats : la cuisine étant une science par nature, une science de la transformation.
Pour Jörg Zipprick, cette gastronomie serait au contraire contre nature dans une période où l'on cultive le goût du vrai, le retour des terroirs, la naturalité par le bio...
Ajoutant que les chefs promoteurs de cette cuisine ne seraient que des sous-marins au service de l'industrie chimique et agroalimentaire. Coup de grâce, le Top 50 des meilleurs restaurants du
monde publié par Restaurant Magazine se serait qu'un outil marketing. Là, on veut bien le croire : comment Ferran Adrian, chef du restaurant espagnol El Bulli, peut-il être le meilleur cuisinier
du monde depuis cinq ans ? Sa cuisine plus spectaculaire que goûteuse est en effet un show artificiel avec des effets en trompe-l'oeil, une cuisine distrayante de parc d'attractions.