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Tout ce qui brille n'est pas or, mais tout ce qui est doré fait chanter le regard... Face aux incertitudes économiques, l'or en lingot connaît une cote grandissante (bientôt 1 500 USD disent les spécialistes, contre la moitié deux ans plus tôt) : valeur-refuge par excellence, le métal précieux rassure les rentiers.
L'or —ou du moins le doré—, est aussi l'expression d'une consommation jouissante, insolente même, qui affiche un désir enfouie ou assumé, un relâchement bienfaisant qui, comme une plaquette de chocolat noir qu'on avale en égoïste, nous plonge dans une débauche ostentatoire ou... attentatoire aux bonnes moeurs affectées ! 
A l'approche de Noël, les pages des magazines, les publicités polies par le 18 carats, offrent le spectacle réjouissant d'un Eldorado qu'on croyait oublier avec la crise. Idem pour le diamant, par parenthèse, doudou des femmes, dont les feux scintillent par brassées enthousiasmantes au fil d'une consommation qu'on voudrait libérée.

Lorsque j'ai écrit mon dernier livre sur le luxe, Envie de luxe  j'ai entendu ici et là des grincements moralistes, un tel sujet n'est pas à-propos : rien ne sera plus comme avant, l'ère est à la retenu et à la culpabilité, honte aux exhibitionnistes de la fortune, malheur aux turpitudes des marques de luxe dont l'impudeur chagrinent les pauvres, cachez cet or et ces préciosités qui aveuglent les mal lotis...
La distance hypocrite ne tient pas longtemps, ce n'est pas dans la nature humaine qui abhorre la diète et après une période de frustration se jette dans une boulimie joyeuse : l'envie de luxe n'a jamais été aussi bienvenue dans un environnement qui cultive la morosité.
Oui, l'or est en phase avec l'époque. Une époque qui cherche des refuges pour calmer ses peurs, une époque qui cherche des placebos pour se rappeler que demain est un jour meilleur.        



(Photo : D.R.)    
Tag(s) : #Objets
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