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Depuis la nuit des temps, les fortunes se font et se défont au gré de l’histoire économique et politique. Des fortunes parfois poussées dans l’abîme par des héritiers plus intéressés par le sonnant et le trébuchant que par la pérennité d’un nom, d’une entreprise, d’un patrimoine…

Se sentant agressé par le géant LVMH, les actionnaires familiaux et nombreux héritiers d’Hermès semblent avoir fait bloc pour éviter d’être avaler par le leader mondial du luxe. Une action défensive de la part d’héritiers qui semblent offensés par la traître attaque boursière. Sauf que l’un d’entre eux Nicolas Puech, actionnaire, héritier et exilé fiscal en Suisse, a confié au JDD qu’il refusait de mener un front anti-LVMH avec ses 52 cousins. Le franc-tireur détient entre 6 et 10% du capital de l’entreprise soit au cours actuel l’équivalent d’un milliard d’euros ; l’homme n’entend pas pour le moment livrer sa part au groupe de luxe, mais selon lui, enfermer les actions « dans une dans une holding présenterait l’inconvénient majeur de priver les actionnaires familiaux de leur pouvoir individuel de contrôle sur la gestion. » Ajoutant : « Je connais personnellement les Guerlain et j’entends parler par des proches des Krug et des Bulgari. Tous semblent satisfaits de leurs liens avec LVMH. » S’il n’y a pas péril en la demeure Hermès, d’autres héritiers de la belle Maison n’en pense sans doute pas moins, alléchés par une entreprise valorisée à plus ou moins 16 milliards d’euros au cours actuel…

Dans un style beaucoup moins élégant, les fils du cinéaste Claude Berri, récemment décédé, ont douché l’Etat français et le Centre Pompidou. Pour payer les droits de succession, les héritiers avaient accepté de donner une dizaine de tableaux issus de la collection de leur père au Musée national d’art moderne, des oeuvres réputées qui équivalent à une trentaine de millions d’euros. Une exposition de la dation était même programmée à Pompidou à partir du 29 juin. Mais badaboum ! les héritiers se sont rétractés préférant les millions plus perceptibles de l’émirat du Qatar prêt à débourser 50% de plus que les services des impôts français…

Rien que de très banal en vérité, l’attraction des fortunes en sommeil fait souvent de l’ombre à l’intégrité patrimoniale et aux élans nationalistes… Et puis certains héritiers préféreront toujours s’acheter une nouvelle Ferrari ou un yacht plutôt que de se laisser attendrir par la corde sensible de la transmission. 

Tag(s) : #People
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