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Le tribunal de commerce de Paris a rendu son verdict : aucun repreneur n'a apporté de garanties financières suffisantes à leur offre de reprise, la maison Lacroix n'est plus, exit la haute couture, reste une société aux périmètres réduits qui va gérer les quelques licences qui fleurissent à la peine.

Depuis 1987, Christian Lacroix, porté aux nues par l'enthousiasme général et un talent à faire défiler une bel imaginaire de mode, n'a jamais réussi à faire décoller son entreprise. La faute lui en incombe, Christian Lacroix n'a pas de vision marketing, il n'a pas su/pas voulu faire de sa maison une marque rayonnante, préférant préserver son statut de couturier, métier merveilleux sans doute, mais démodé. 

La haute couture a été longtemps une locomotive qui tirait les wagons de l'extension de marque, or, à l'ère des trains à grande vitesse, cette mode d'exception reste en gare, soutenue par une poignée de passionnés ou d'habiles financiers qui savent faire fructifier l'imaginaire de la saison et le déployer sur une foule de produits attractifs.

La fin de la maison Lacroix n'est pas un accident industriel, c'est la disparition d'un artisan convaincu que sa seule patte suffit à tenir un modèle économique intenable. La question à se poser maintenant que le couturier n'est plus, la signature Christian Lacroix peut-elle devenir enfin une marque ? Peut-être, pas sûr... Sa notoriété ne suffit déjà pas à stimuler des ventes, il faudra beaucoup de temps et de moyens pour transformer cette chrysalide essoufflée en papillon flamboyant. 



(Dessin : C.Lacroix/D.R.)      
Tag(s) : #People
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