Le secteur automobile en pleine introspection teste des voies de salut pour sortir du concept de véhicule, hier source d'émancipation, aujourd'hui source d'encombrement et de pollution, demain source d'usage bienfaisant.
La voiture électrique serait une des échappatoires, les constructeurs s'y attellent en s'accrochant aussi à de multiples alternatives opportunistes. Carlos Ghosn, patron du groupe Renault-Nissan y croit. La ZOE Z.E (zéro émission) devrait arriver sur le bitume à l'horizon 2012. Au-delà de ce changement de technologie —du thermique à l'électrique—, le constructeur français cherche aussi une approche plus sensorielle de l'automobile, cherche à repenser un utilitarisme basique en insufflant un supplément d'âme. Au-delà du problème de pollution et de saturation des espaces publics, Renault promoteur des "voitures à vivre" (signature qu'il n'aurait pas dû abandonner soit dit en passant) entend envelopper des objets roulants où conducteur et passagers s'installeraient dans ces environnements rassurants, apaisants, déstressants. Il s'est donc accouplé avec la marque de soins Biotherm pour créer un habitacle et des équipements cosmétiques pour imaginer ensemble ce qu'on peut appeler une "spamobile".
L'exercice, pour médiatique et artificiel qu'il soit, dénote une envie chez les constructeurs de tâter d'autres terrains que la puissance et la vitesse, de puiser dans des ressources plus décalées et plus humaines.
C'est le moment d'oser.
Le concept Hybride que j'avais déjà évoqué, ne doit pas se contenter d'associer des technologies, il doit aussi passer par des associations de compétences pour changer d'imaginaire, par des mariages incongrus pour redonner du souffle à cet objet du quotidien, si jeune (il a un peu plus d'un siècle) et déjà si vieillissant. A quand la "chocomobile", une Citroën-Nutella moelleuse et gourmande ? A quand une "autokit", une Fiat-Ikea, livrée en kit, à monter soi-même ? A quand la "bifiture active", une VW-Danone qui facilite le transit automobile ?...