Pendant que nous assistons à l’asiatisation de l’économie planétaire, le printemps arabe continue de modifier la géopolitique de l’orient. Hier sous le joug de dictateurs inflexibles, aujourd’hui (et demain) grâce à des révoltes démocratiques, les peuples se libèrent de la tyrannie, même au prix du sang à payer. Les états occidentaux (contraints d’encourager la libération après des décennies de complicité coupable), se félicitent : la démocratie gagne du terrain sous toutes les latitudes.
Les potentats qui dirigent ces pays sont chassés avec pertes et fracas, bientôt remplacés par des peuples souverains qui choisissent librement leurs dirigeants via le droit de vote. On applaudit.
Pour autant, il ne faut pas être naïf, dernièrement, les élections tunisiennes ont mobilisé les foules qui ont choisi majoritairement… le parti islamiste à la tête de leur pays ! Bien que ce parti jure privilégier le libéralisme et la laïcité, on doit s’interroger sur la forte poussée de l’islam politique (je ne parle pas de l’islam religieux malgré les confusions entretenues) qui s’installe dans ces pays (Egype, Lybie, Tunisie…) qui se libèrent et plantent le drapeau vert de l’islam à l’idéologie souvent assez peu progressiste et aux contours parfois réactionnaires voire guerriers.
Mais après tout, cela nous regarde-t-il ? Les urnes ont parlé, nous ne pouvons contester cette réalité qui renvoie pourtant à notre situation dans nos pays riches en voie de paupérisation : la fragilité des dirigeants en place, le manque de crédibilité des partis au pouvoir, ouvrent des boulevards à des partis extrémistes, des démagogues rancis dont les discours ne sont pas à proprement parlés réformistes et encore moins tolérants. Ce qui se passe là-bas, se passe ici. L’instabilité politique dans laquelle nous vivons inspire un climat de totalitarisme des esprits. Demain, les urnes risquent de libérer des crispations et des rancœurs, libérer des envies de dictature, d’idéologie de la haine…