Les grands studios américains ont décidé de passer outre les réactions des exploitants de salle en remettant en question le sacro-saint délai de quatre mois entre
la sortie des films et leur diffusion en DVD. Mais le téléchargement illégal qui grimpe en flèche et la chute des ventes des DVD obligent les majors à réagir. Et vite, pour ne pas se laisser
dépouiller comme le sont les majors de la musique.
Malgré la menace de boycott des exploitants de salles, Sony Pictures a diffusé le film d'animation "Tempêtes de boulettes géantes" chez les propriétaires de téléviseur Sony Bravia HDTV équipés
d'un lecteur Sony Blu-Ray connecté à Internet : ainsi le film d'animation peut être loué en streamming, c'est-à-dire être regardé sans possibilité de le télécharger pour éviter la copie.
La consommation des films se modifie fortement avec le développement des téléviseurs de plus en plus grands, de plus en plus plats, une qualité d'image en haute définition, et bien sûr la
possibilité via Internet d'accéder à une offre de films illimitée. Les exploitants de salles ne pourront pas lutter longtemps contre cette modification de comportement des spectateurs de salles
obscures qui pour beaucoup d'entre eux vont préférer le confort de leur salon.
Autre élément imparable, selon Les Echos du 9 décembre, Sony Pictures n'a pas pris sa décision à la légère : les revenues des ventes de DVD et de VOD (video on demand) sont déjà deux
fois supérieurs aux recettes des salles aux Etats-Unis.