La tentation pour une marque féminine de s'intéresser à l'homme —et vice versa— est grande et normale pour élargir sa base de clientèle.
N'empêche, toutes les marques n'ont pas la capacité à parler à tout le monde et plus encore, elles ont souvent un chromosome X ou Y dans leurs gènes marketing : compliquée en effet d'être
hermaphrodite, même pour une marque.
La marque Le Bourget, réputée pour ses collants affriolants et une lingerie féminine dans la lignée de ce qui se fait de mieux, a décidé de parler aux hommes. Non pas en déclinant des bas et
collants pour couvrir leurs gambettes aux frimas, mais en leur proposant une ligne de sous-vêtements dès le printemps prochain.
L'idée est séduisante mais risquée. Premièrement, le marché du dessous masculin ne manque pas de prétendants bien accrochés aux linéaires ; deuxièmement, les hommes sont très classiques, pour ne
pas dire basiques dans le choix de leurs slips et autres boxers ; troisièmement, il n'est pas certain qu'une marque très (trop ?) féminine attire le mâle sur un sujet aussi sensible que la
virilité, ou du moins sur ce qui la cache : d'autres comme Aubade s'y sont déjà essayées et s'y sont cassées les dents.
L'inverse est moins vrai, une marque masculine peut mieux réussir à toucher les femmes, ce qui a été le cas d'Eminence qui avait lancé un "slip kangourou" féminin en 2001, avant de développer une
ligne de lingerie destinée aux femmes trois ans plus tard.
Culturellement et historiquement, les femmes sont habituées à "piquer les fringues de leur Jules", les hommes —à moins d'un fétichisme aigu voire pathologique— portent rarement les slips, jupes
et autres chemisiers de leur compagne.