Depuis le 15 octobre, une oeuvre de Pierre Soulages peinte en 2000 est exposé au Louvre aux côtés d'une toile de Paolo Uccello, "La Bataille de San Romano" réalisée
entre 1435 et 1440.
L'oeuvre au noir de Soulages striée de griffes blanches horizontales fait écho à la peinture de Uccello foisonnante de couleurs (sur fond de nuit noir) et dont les chevaliers à cheval brandissent des lances verticales. Cela ne crée pas un choc visuel mais une résonance stimulante pour l'oeil et pour l'esprit.
La pénétration de l'art contemporain dans un Musée comme le Louvre n'est pas une première mais elle inspire une réflexion sur la place des conservatoires de patrimoine. Sans être forcément figés, ils cataloguent l'histoire artistique de l'humanité pour l'éternité dans un devoir de mémoire nécessaire ; les oeuvres présentées sont perçues comme immuables, distantes de la vie, rangées scientifiquement sur des cimaises, exposées comme des marqueurs du passé. Quand les artistes contemporains et vivants s'infiltrent dans de telles institutions, ils insufflent une vitalité quelquefois dérangeante mais qui force à nous interroger.
Lorsque Jean-Jacques Aillagon, qui préside aux destinées du Château de Versailles, a fait entrer Jeff Koons dans la vénérable demeure, la polémique n'a pas manqué. Et les grincheux sont légion dans un pays aussi conservateur que le nôtre qui n'a jamais fait le deuil de sa puissance passée. La France est le pays le plus visité au monde grâce à son riche patrimoine, la beauté de ses paysages, l'attendu de ses clichés, mais il n'incarne pas la modernité.
Les artistes français contemporains, à quelques exceptions près, existent peu hors des frontières hexagonales. La France ne raconte rien de neuf au monde mis à part son art de vivre, sa mode, ses vins et ses fromages... J'exagère à peine. La confrontation du passé et du présent devrait forcer le regard à sauter l'horizon, à penser le futur avec enthousiasme et non dans une frilosité déprimante, avec une arrogance usée.
L'oeuvre au noir de Soulages striée de griffes blanches horizontales fait écho à la peinture de Uccello foisonnante de couleurs (sur fond de nuit noir) et dont les chevaliers à cheval brandissent des lances verticales. Cela ne crée pas un choc visuel mais une résonance stimulante pour l'oeil et pour l'esprit.
La pénétration de l'art contemporain dans un Musée comme le Louvre n'est pas une première mais elle inspire une réflexion sur la place des conservatoires de patrimoine. Sans être forcément figés, ils cataloguent l'histoire artistique de l'humanité pour l'éternité dans un devoir de mémoire nécessaire ; les oeuvres présentées sont perçues comme immuables, distantes de la vie, rangées scientifiquement sur des cimaises, exposées comme des marqueurs du passé. Quand les artistes contemporains et vivants s'infiltrent dans de telles institutions, ils insufflent une vitalité quelquefois dérangeante mais qui force à nous interroger.
Lorsque Jean-Jacques Aillagon, qui préside aux destinées du Château de Versailles, a fait entrer Jeff Koons dans la vénérable demeure, la polémique n'a pas manqué. Et les grincheux sont légion dans un pays aussi conservateur que le nôtre qui n'a jamais fait le deuil de sa puissance passée. La France est le pays le plus visité au monde grâce à son riche patrimoine, la beauté de ses paysages, l'attendu de ses clichés, mais il n'incarne pas la modernité.
Les artistes français contemporains, à quelques exceptions près, existent peu hors des frontières hexagonales. La France ne raconte rien de neuf au monde mis à part son art de vivre, sa mode, ses vins et ses fromages... J'exagère à peine. La confrontation du passé et du présent devrait forcer le regard à sauter l'horizon, à penser le futur avec enthousiasme et non dans une frilosité déprimante, avec une arrogance usée.