Comment être certain de faire bruit quand on a peu de légitimité à l'ouvrir ? En faisant une communication volontairement polémique pour que les médias glosent à
qui mieux mieux et dans la foulée pour que les politiques s’offusquent devant ces mêmes medias pour montrer à l’opinion publique qu’ils ne sont pas impuissants face aux drames de l’existence.
Ainsi l’association Droits aux non-fumeurs a été morigénée par l’Autorité de régularisation de la publicité (ARPP) pour avoir signé une campagne liberticide et pornographique (un vrai tour de
force !) réalisée par l’agence BDDP&Fils.
Entre temps, la presse s’est largement répandue en débats stériles relayés par des petites phrases outrées par tout ce que la France compte de députés conservateurs
et autres secrétaires d’Etat familialistes.
Cette campagne mollement choquante n’a pas été trop coûteuse et permet à l'association DNF de faire un joli coup, elle est en effet diffusée uniquement en Ile-de-France via 15 000 cartes postales
(vite, un collector !) dans les troquets et les lieux fréquentés par les jeunes, mais grâce à un certain à-propos médiatico-publicitaire, l’audience est largement nationale, voire
au-delà des frontières.
Par contre, il n’est pas certain que ces ados qui simulent la pipe la clope au bec soient convaincus d’arrêter de fumer. Les ayatollas anti-fumeurs n’ont toujours pas compris que fumer pour un
jeune participe à sa construction identitaire, comme tirer sur un joint, picoler jusqu’à l’excès, coucher, taguer, glander, faire le con, manger des pizzas…
Que les phalanges moralistes restent dans leur bulle stérile : fumer, ce n’est pas être esclave du tabac, c’est être libre d’assumer ses choix, sans être condamné à subir le viol de la
conscience plus dommageable qu’une fellation à la cigarette.
Photo : DNF/BDDP&Fils