L’annonce de l’arrivée de Pharrell Williams chez Louis Vuitton en qualité de DA des collections hommes allèche les investisseurs, moins les réseaux sociaux qui persiflent. Le happy boy doré sur tranche de 49 ans, auteur-compositeur-interprète, réalisateur artistique, musicien, producteur, rappeur ET styliste américain, appartient à la génération des slasheurs mercenaires pour qui, l’opportunisme, est un mode de vie et d’action. Pharrell Williams est une toupie qui tourne sur lui-même, en équilibre sur les réseaux sociaux où se prosternent des scrolleurs qui likent comme des automates pour combler leur vacuité d’émoticônes adulateurs. Le choix de Pietro Beccari, le patron de Louis Vuitton, s’inscrit dans la stratégie événementielle d’une marque qui fonctionne comme une entreprise de spectacles où les têtes d’affiche sont indispensables pour remplir les salles, les magasins en l’occurrence.
La puissance du malletier devenu meneur de revue réside dans une organisation interne tactique avec des équipes en coulisses bien rodées qui garantissent la réussite des collections et un chiffre d’affaires qui monte au ciel. Sans douter des qualités stylistiques de Pharrell Williams, et même s’il n’est pas invité à faire de la figuration, ce sont les designers maison, les chefs de produits, les managers marketing qui œuvrent. Certes, un directeur artistique est là pour donner l’impulsion, comme un chef d’orchestre donne le tempo, et dans ce domaine Pharrell Williams ne manque pas de rythme, mais saura-t-il accoucher la marque au monogramme d’une autre composition que l’univoque streetwear planétaire dont lui-même use et abuse dans les collabs et les projets pour lesquels il est devenu un « entrepreneur de mode » ?
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