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La bataille du rail

Le 18 décembre, la compagnie italienne Trenitalia va concurrencer la SNCF sur la ligne Paris-Lyon-Milan avec des trains somptueux et ultra modernes dotés de trois classes comme dans les avions : standard, business et executive. Les TGV rebaptisés InOui en 2015 — qui n’ont rien d’inouïe…—, vont prendre un sérieux coup de vieux. La compagnie française devra se doter d’une culture de l’accueil et apprendre l’art des services haut de gamme pour satisfaire l’exigence des voyageurs à haute contribution et pour lutter contre cette concurrence italienne, incontestablement séduisante.

Banalisé, le train semble retrouver de l’intérêt à la faveur du stress climatique avec une empreinte carbone minimisée. Il est aussi porté par une envie de « voyages imaginaires » renouant avec l’âge d’or du train de luxe. Face aux high-speed trains, le slow travel stimule en effet des opérateurs comme Accor qui lance l’Orient-Express-La Dolce Vita en partenariat avec l’italien Arsenale (tiens, encore un Italien !). Ou encore le groupe hôtelier anglais Belmond, détenu par LVMH, qui partage la licence Orient-Express détenue par… la SNCF ! Depuis 1985, Belmond exploite la ligne Venice Simplon-Orient-Express qui relie Londres à Venise et promet de nouvelles destinations continentales.

Le tourisme ferroviaire stimulé par le train-croisière devrait être animé à partir de 2023 dans toute l’Europe. Les études de marché montrent que la demande est là, notamment les jeunes générations qui priseraient de traverser les paysages à petite vitesse dans l’ambiance ouatée d’un wagon luxueux. Ils devraient apprécier le projet du Puy du fou, le complexe de loisirs vendéen annonce une croisière ferroviaire en France sous le nom attractif de « Le Grand Tour » : 6 jours, 5 nuits, 4.000 kilomètres, à partir de 4.900 euros…

Pendant ce temps-là, poussée par un État impécunieux et électoraliste, la SNCF doit relancer des trains de nuit, mais sans le sou, elle est condamnée à ressortir des vieilles rames Corail ripolinées avec des couchettes d’internat et une restauration de cantine. Le train-croisière se transforme alors en traîne-misère… Le ministère des Transports explique que leur « volonté, c’est de recréer un nouvel engouement pour ces lignes. De répondre aux demandes des citoyens avec des standards plus dignes. » On voit bien que la perception de la dignité n’est pas la même pour tout le monde…

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Photo :  © Belmond

Tag(s) : #Evénement, #Marketing, #Tendances
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