En ces temps de déprime générale, les molécules du plaisir vivent recluses, confinées dans la mélancolie de la rengaine du « c’était mieux avant » en attendant que ce foutu vaccin pique notre envie de vivre dans le futur. Les gouvernements sans boussole scrutent l’humeur contrariée des consommateurs à délier les cordons de la bourse. Car quoi qu’en pensent les promoteurs de la décroissance, c’est la consommation qui va/doit relancer la machine. Les grands groupes de luxe en bénéficient déjà avec des ventes moins en bernes qu’attendues.
Après des semaines de frustration, d’interdits, de contraintes, les amateurs de belles marques se sont abandonnés à la dépense joyeuse, aux achats plaisir qui libèrent de la dopamine, ce neuromédiateur qui active un système de récompense favorisant la survie, la pérennité de l’espèce et le bonheur d’être vivant. Le luxe, non essentiel dans l’absolu, nous rappelle combien il est indispensable au désir d’orgasme consommatoire.
Ces planantes dépenses n’égarent pourtant pas l’esprit des clients du luxe qui ne confondent pas impatience et dépendance en se tournant vers les marques stimulées par le contexte de crise qui ne les prennent pas pour des camés de la consommation. Interrogé par l’AFP, Arnaud Cadart, gérant chez Flornoy et Associés prévient : « Cette crise a fait le tri entre les marques qui y sont entrées fortes et celles qui y sont entrées plus faibles (pas de préparation au e-commerce, manque de créativité, manque d'organisation) ». Suivez mon regard...
Photo : D.R.
Les nouveaux impératifs du luxe, publié aux éditions Maxima, à lire ici et là, puis là, et encore là...