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La fin du tourisme pizza

Selon la United Nations World Tourism Organization (UNWTO), le tourisme se place au premier rang des industries mondiales avec 1,5 milliard de touristes internationaux en 2019 et 2,4 milliards attendus en 2030. Une croissance exponentielle puisqu’ils n’étaient que 435 millions en 1990. L’Europe reste de très loin, la zone la plus appréciée avec en tête, la France qui a accueilli 89,4 millions de touristes internationaux en 2019, talonnée par l’Espagne avec 83,7 millions de vacanciers originaires du monde entier, suivie par les Etats-Unis, troisième pays le plus visité avec 80 millions de touristes. Des chiffres effacés depuis, avec des voyages transfrontaliers en chute libre, conséquence d’une fermeture brutale des aéroports : plus d’un trajet sur deux se fait par avion. Et des frontières censées contenir la propagation du virus. Voyagistes, hôtels, campings, location d’appartements, restaurants, bars, musées, parcs d’attractions... : l’activité touristique et événementielle a plongé. Le redémarrage de toute l’industrie touristique pronostiqué comme long et chaotique, mettra entre deux et trois ans pour retrouver un étiage à peu près correct, sans forcément remettre à flots de nombreux acteurs fragilisés qui ne se relèveront jamais.  

 

L’occasion pour les professionnels du secteur de repenser le mode de production du tourisme. Les lieux touristiques les plus prisés subissent les assauts de la génération ETAU (Easyjet-Tripadvisor-Airbnb-Uber) qui cherche à vivre des expériences différentes, à occuper le terrain de l’improvisation et surtout à optimiser son budget en utilisant les nouveaux outils de la révolution numérique. Elle favorise l’expansion du « tourisme pizza », court, pas cher, vite consommé. Cela génère des tensions avec les populations autochtones prises au piège par le fléau touristique. Ces voyages transfrontaliers en hordes incontrôlables et souvent dévastatrices pour l’environnement, subissent une fronde touristophobe, des hostilités grandissantes de la part des locaux lassés par un envahissement de leurs lieux de vie. Une fronde qui engendre aussi des manifestations et des actions violentes d’ONG écologistes et de groupuscules anticapitalistes et nationalistes qui rejettent ce tourisme de masse jugé importun et dévastateur. 

 

L’industrie du tourisme pèse 10% du PIB mondial, rapporte 5 milliards de dollars par jour et assure plus de 100 millions d’emplois directs, alors, comment faire prospérer un tourisme de qualité pour des centaines de millions de voyageurs moutonniers qui veulent tous aller dans les mêmes endroits aux mêmes moments ? Il faudra passer d’un « tourisme pizza » à un « tourisme donuts », en s’appuyant sur le modèle de « Doughnut Economics » développé par l’économiste britannique Kate Raworth. Cette théorie sanctifie une économie circulaire taillée dans les limites de ce que la Terre est capable de supporter, et peut s’appliquer à un modèle de tourisme maîtrisé, non dévastateur qui prospère avec les populations accueillantes et non à leur détriment, dans des zones touristiques qui doivent/devront limiter le nombre de visiteurs... La suite à lire dans Le XXIe siècle, enfin ! Le monde de maintenant (et d'après...), Trendmark Publishing, 2020.

 

 

Photo :  © Foad Roshan/Unsplash

 

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Tag(s) : #tendances
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