« La banque d’un monde qui change » : le slogan de BNP Parisbas adopté depuis quelques années déjà, tombe à point nommé pour une banque en pleine conscience du monde réel. Placée à la première place au palmarès des établissements financiers français et désignée « Meilleure banque au monde » pour l’année 2016 par Euromoney, cette banque a très tôt pris conscience qu’en effet le monde change, poussé par des transformations technologiques irréversibles et par des clients/consommateurs dont les comportements évoluent en profondeur : mieux informés, plus indépendants, davantage exigeants en terme de rapport prix/services rendus, ils attendent des prestations individualisés, de la souplesse dans la gestion de leurs comptes, une écoute, une relation fluide et plus encore… des coûts justifiés !
BNP Paris a compris (comme d’autres !) que les guichets bancaires sont devenus obsolètes, que demain le numérique imposera une rationalisation des points de contacts autant réels que virtuels. D’autant que le lien/liant de tous types de transactions est/sera le smartphone, couteau suisse de notre ordinaire. Des startups de la FinTech attaquent déjà le bastion bancaire et des cool brands mondiales s’agitent. Amazon, Apple, Google ou Facebook avec leurs centaines de millions d’abonnés, leurs technologies puissantes et leurs moyens colossaux ouvrent leur guichet numérique et s’imposent comme autant de points de contacts autrement plus facilitateurs, immédiats et permanents qu’un guichet de banque. Même s’ils se défendent de vouloir court-circuiter les banques traditionnelles, ces géants planétaires, plateformes relationnelles incontournables, aspirent à l’omnipotence et à l’ubiquité : elles savent qu’un enfant d’aujourd’hui ne mettra, demain, jamais les pieds dans une banque…
Les agences bancaires vont-elles disparaître ? Dans leur forme actuelle, assurément. BNP Paribas l’anticipe en rationalisant son réseau et en s’emparant de Compte-Nickel, une marque de la FinTech qui s’est rapidement imposée dans le paysage en proposant un compte et une carte bancaires en libre-service (ou quasiment) chez les buralistes pour 20 €. Pas de guichet, pas de paperasse à remplir et à signer, une pièce d’identité et un numéro de mobile suffisent.
L’avenir est dans cette proximité/facilité avec des produits et des services qui s’achètent là où passent et vivent les gens : magasins d’alimentation, stations services, pressings, sites de e-commerce, etc. La Poste en sait quelque chose : en pleine révolution existentielle, alourdit par un réseau pléthorique, elle s’y attèle et commence à ouvrir des corners dans des supérettes, des tiers lieux de commodité qui redeviennent des bazars multiservices, des points de contact vivants du quotidien.
« La banque qui ne ressemble pas à une banque », tel devrait être le futur slogan de BNP Paris qui, avec la marque Compte-Nickel, sera peut-être aussi cool et agile qu’Apple ou Facebook…
Image : D.R.
Article paru sur PARIS RETAIL WEEK