Après le choc des âmes sensibles et l’apocalypse monétaire et boursier, après la litanie des petites phrases creuses des chefs de gouvernements encore en place et les jappements haineux des populo-fascistes qui frappent à la porte de l’Europe, il est temps de revenir à l’essentiel : très vite se débarrasser de nos ex-amis anglais et surtout ne leur faire aucun cadeau ! C’est en substance ce que Donald Tusk, le Président du Conseil européen, a rappelé « au nom des 27 leaders des l’Union Européenne », soulignant qu’il fallait prendre acte de ce « moment historique mais pas un moment pour avoir une réaction hystérique ». Après tout, les Anglais n’ont jamais aimé l’Europe bien qu’ils en aient largement profité depuis 43 ans, disposant d’un régime d’exception qui n’était pas/plus acceptable.
Le Royaume-Uni retourne à son insularité débilitante (Churchill doit se retourner dans sa tombe !) et va finalement libérer l’Europe de ses démons souverainistes : c’est ce vers quoi il faut s’engager fermement. En effet, il faut profiter de ce « moment historique » pour redonner du sens à un formidable projet identitaire qui réunit des peuples et des cultures dont la richesse et la diversité font toute la grandeur d’un puzzle humaniste. A condition évidemment de réinventer un système miné par les réglementations absconses, par les bassesses égoïstes de chefs d’Etats irresponsables, par une vision défensive de la mondialisation, par le manque cruel d’une dimension populaire lisible qui rassure des populations vieillissantes rencognées dans la nostalgie d’un passé révolu, par des classes moyennes qui ont peur de l’avenir et refuse le présent jugé comme inquiétant, par des petites gens qui n’ont pas accès à la globalisation, bref tous ces individus qui votent contre par principe de précaution et entrainent les progressistes dans leur chute.
Pour autant, les peuples des 27 pays membres de l’Union Européenne ne doivent pas oublier que la force de l’union leur assure un poids réel pour peser face aux mouvements géopolitiques qui bouleversent le monde. Ce n’est pas en s’enfermant chacun dans ses frontières à jouer au Monopoly avec sa monnaie nationale que l’Histoire n’est pas moins menaçante, les Anglais vont regretter amèrement leur divorce avec le vaste continent européen constitué comme un « jeu de patience, d'un grand nombre de fragments découpés qu'il faut rassembler pour reproduire un sujet complet ». Avec l’absence du fragment britannique, l’Europe ne perd pas la partie, elle s’offre un appel d’air…
Photos : La Reine est ronchon, elle va devoir à nouveau manger anglais...