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Le luxe en transparence

Notre environnement communicationnel intensif et une webosphère intrusive réduisent nos espaces privés à des jardins secrets de plus en plus réduits. Pour les marques et les entreprises, la transparence devient une valeur étalon face à des clients qui, même en contradiction parfois avec leurs propres attitudes, exigent un comportement irréprochable en terme sociale et écologique. Dans l’objectif de sensibiliser les entreprises (et les consommateurs) aux dégâts qu’ils provoquent, des ONG utilisent l’arme de la communication virale souvent aussi dévastatrice qu’une pandémie.

Hermès vient de subir une agression de ce type, après que la très offensive organisation américaine de défense des animaux PETA, ait diffusé un reportage vidéo démontrant la maltraitance des crocodiles dont la peau est recherchée par les marques de luxe. Tourné au Texas et au Zimbabwe, ce reportage met en cause deux fournisseurs du célèbre sellier. A tel point que Jane Birkin, qui a prêté son nom à un sac devenu iconique en 1984, a demandé aux dirigeants d’Hermès de le débaptiser, ne voulant pas être associer à cette image désastreuse.

Image funeste que subit la marque de luxe qui a déclaré contrôler les pratiques d’abattage en conformité avec les normes internationales, des règles de principes sérieuses qui semblent ne pas suffire à empêcher les agissements de certains fournisseurs peu scrupuleux.

Maison ancestrale soucieuse d’authenticité et de pérennisation des savoir-faire, Hermès ne peut pas être accusée d’actes malveillants, pour autant, elle ne doit pas ignorer les zones d’ombres possibles sur toute la chaîne de production de l’amont à l’aval et anticiper les moindres failles de ses prestataires et fournisseurs. Cela implique aussi pour le sellier de mieux partager la valeur ajoutée de ses produits, en effet, comme chez de nombreuses marques de luxe, les sous-traitants ne sont pas forcément mal traités, mais ils subissent les assauts d’acheteurs « cost killers » qui imposent une qualité zéro défaut et un prix contenu, souvent très contenu.

Les sacs Kelly vendus sur liste d’attente valent entre 6.000 et 20.000 euros pièce pour les peaux exotiques, assurant 15% du CA de la marque, sur ce prix de vente conséquent et sans doute justifié pour un tel it-bag, combien touche le fournisseur de peau ? Etre irréprochable pour une marque de luxe est un paramètre incontournable qui passe par une transparence totale…

Images : © Hermès et D.R.

Tag(s) : #Marques
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